
Je ne suis pas responsables de vos émotions. Ou comment éviter d'assumer ses actes. - Version longue
Cet article a été modifié après publication pour supprimer le seul nom que je citais (le seul nom que je connaissais) celui que j'appelle désormais Monsieur Y. Ceci pour être sure de ne pas participer de près ou de loin à des attitudes éventuelles de cyberharcelement que je reprouve. Je précise que je ne connais pas l'identité de Mme X, qui à mon avis n'est pas identifiable dans la publication de M. Y. et que ça ne m'intéresse pas, ce n'est pas le sujet.
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Hier j'ai vu une publication de Monsieur Y., sur Instagram en story et aussi sur Facebook.
Il y parlait d'un échange qu'il a eu avec une personne que je nommerai Mme X. (et qu'il ne cite pas qui et c'est très bien comme ça, je ne sais d'ailleurs pas du tout moi même qui ça peut être, ).
Que s'est il passé ?
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M. Y a fait une blague sur ces RS.
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Mme X l'a affiché, parce qu'elle trouvait cette blague adultiste, en disant qu'il faisait de la banalisation des maltraitances familiales.
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L'échange en mp s'est fini de la façon suivante :
Monsieur Y : Je préfère en rester là svp. Vous m'avez donné envie de chialer.
Mme X : Je ne suis pas responsable de vos émotions.
Je ne suis pas responsable de vos émotions.
C'est une idée que l'on entend souvent. Chacun est responsable de ses émotions. Je ne suis pas responsable des émotions des autres.
Je comprends très bien cette idée que chacun est responsable de ses propres émotions et que nous ne sommes pas responsable des émotions des autres. Je suis même d'accord. J'ai même du le dire moi même plusieurs fois.
Sauf que répondre « Je ne suis pas responsable de vos émotions. » à quelqu'un qui vous dit qu'il se sent mal, c'est un peu facile. Encore plus quand l'autre se sent mal suite à quelque chose que nous avons fait. La responsabilité personnelle de nos émotions a bon dos. C'est une excuse très pratique pour éviter de regarder nos responsabilités en face et de les assumer.
Ça m'a donné envie d'écrire un article sur le sujet, pour faire un peu le point de cette question qui revient souvent. J'ai même écrit 2 articles : une version courte qui est ICI et une version (un peu plus) longue, que vous êtes en train de lire.
C'est parti pour un article au plan assez classique : thèse, antithèse, synthèse ! (Comment ça je suis influencée par ma lycéenne qui prépare le bac français depuis le début de l'année ? lol)
Thèse : Chacun est responsable de ses émotions.
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Mes émotions sont liés au décalage entre mes attentes et ce qu'il se passe. Mes attentes dépendent avant tout de moi.
Nos émotions dépendent de nos attentes : nos besoins, nos valeurs, nos limites, nos espoirs …
Prenons un exemple : la personne qui a réagi à la blague de Monsieur Y. : elle n'a pas trouvé cette blague drôle. Pourquoi ? Est ce que c'est la faute de la blague ? Peut-être. Pourtant, d'autres personnes ont trouvé cette blague amusante. Quelles différences entre ces personnes et celle qui a réagi ?
Les attentes.
La personne qui a réagi a probablement des attentes différentes au sujet de l'humour et de la vision des relations parents/enfants que celles qui ont ri. Elle s'attend sûrement à ce qu'on ne rit pas des parents qui ont du mal à supporter les enfants. Je reviendrais sur cette idée intéressante un peu plus loin* mais regardons ici simplement le coté émotion : la personne qui a réagi a vu cette blague, cette blague est venue heurter ses attentes, et hop : colère !
Monsieur Y. aurait pu alors lui aussi répondre : « Je ne suis pas responsable de vos émotions. » Et oui, sa colère à elle, vient de ses attentes à elle, Monsieur Y. n'a jamais décidé de provoquer de la colère chez elle. Si elle modifiait ses attentes, en y ajoutant par exemple de la souplesse ou bien de la charité en se disant que peut être que Monsieur Y. n'avait jamais réfléchi à ce point là en particulier : sa colère aurait disparu, pour faire place par exemple à l'envie d'aider Monsieur Y. à comprendre, avec pédagogie et bienveillance.
Nous pouvons toujours choisir, quand nous vivons une émotion inconfortable, de regarder d'abord en nous, vers nos attentes et de nous poser la question : est ce que je peux agir sur mes attentes ? Par exemple : est ce que je peux lâcher prise ? Répondre d'une autre manière à mon besoin ? Me renseigner vraiment sur le sujet ? Etc, etc ...
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Mes émotions se passent dans mon corps, je suis le seul, la seule à pouvoir les ressentir, les reconnaître et le ou la mieux placé·e pour en prendre soin et choisir quoi en faire.
Mes émotions se passent dans mon corps.
Je suis la première, le premier à les ressentir, à pouvoir les reconnaître, les accueillir, choisir ce que j'en fais.
Il est logique que chacun soit responsable de prendre soin de ses propres émotions, de les prendre au sérieux, parce qu'elles sont mes meilleures alliées intérieures pour choisir comment agir et parce que personne ne peut le faire à ma place.
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Mes émotions parlent de mes besoins, et en tant qu'adulte, je suis responsable d'agir au mieux pour la satisfaction de mes besoins
Mes émotions parlent de mes attentes, et parmi mes attentes, il y a mes besoins. Derrière chacune de mes émotions, il y a au moins un besoin. Derrière chaque émotion inconfortable, il y a au moins un besoin non respecté. Un de mes besoins.
Si je suis adulte et responsable de moi même, c'est à moi de mettre en place les actions nécessaires à la satisfaction de mes besoins. Je ne peux pas juste m’asseoir et attendre qu'on me serve sur un plateau ce dont j'ai besoin.
Il est donc logique que je sois responsable de mes émotions, responsable non seulement de les accueillir mais aussi de les traduire en besoins et en actes.
En même temps, le confinement actuel nous le montre bien, aucun, aucune d'entre nous ne peut répondre seul à l'ensemble de ses besoins. Nous avons besoin de la collectivité pour répondre à nos besoins : pour nous soigner ou nous nourrir mais aussi pour rester en lien, avec par exemple internet, tellement important actuellement. Nous avons tous, collectivement, une co-responsabilité envers les besoins de tous. Et ça, certains l'oublient trop vite (ou font semblant de l'oublier).
Après cette superbe transition, c'est donc le moment de l'antithèse !
Antithèse : Chacun a une responsabilité dans les émotions des autres
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Mes émotions sont liés au décalage entre mes attentes et ce qu'il se passe. Ce qu'il se passe ne dépend souvent pas de moi, ou trés peu.
Monsieur Y. explique très bien dans sa publication comment l'échange qu'il a eu avec la personne dont il parle n'a pas répondu à ses besoins : entre autres, il aurait eu besoin d'être compris et respecté, et le fait d'être tagué plusieurs fois, et jugé comme banalisant les violences, ne dépendait pas de lui. Il n'avait aucune prise sur le fait que cette personne choisisse de le citer.
Plus largement, nous le voyons bien aujourd'hui : nous n'avons aucune prise sur l'existence du coronavirus. Le coronavirus nous rappelle aussi un autre élément essentiel : de nombreuses choses sont liés au contexte social, à l'organisation de la société, aux choix politiques.
Bien sur, nous avons une part de responsabilité dans le fonctionnement de la société, puisque nous faisons partie de la dite société, mais la situation actuelle des hôpitaux en France montre bien, si c'était nécessaire, que nous subissons tous également les choix des autres et que nous ne sommes pas tous égaux en matière de « Aide toi toi-même et tout ira bien ! ». Les soignants ont essayés de s'aider eux même depuis des années, et … ça n'a pas suffit, parce qu'ils n'ont pas été entendus, soutenus.
On pourrait multiplier les exemples mais je vais résumer : ce qui m'arrive ne dépend que peu de moi, cela dépend beaucoup des autres, de leur vision du monde à eux et des interactions entre tous, des « systèmes ».
Dans ce cadre, il est injuste de dire que nos émotions ne dépendent que de nous et notre travail sur nos attentes. Non elles dépendent aussi de la réalité du monde.
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Mes émotions sont liés au décalage entre mes attentes et ce qu'il se passe. C'est une illusion de croire que mes attentes ne dépendent que de ma volonté.
Même si nos émotions dépendent aussi du monde, il est vrai, on en a déjà parlé, que nos émotions dépendent fortement de nos attentes et que si nos attentes évoluent, nos émotions vont évoluer.
Ce fait pourrait nous amener à vouloir modifier toutes nos attentes, pour vivre une vie plus sereine, comme un maître zen sur qui les problèmes du monde glissent comme l'eau sur les plumes d'un canard.
Même en mettant de coté la question (pourtant importante) de l'utilité sociale de nos colères et peurs, cette idée de modifier nos attentes pour vivre zen comporte une erreur majeure. Et un risque essentiel.
Nous ne pouvons pas modifier nos attentes, juste par la volonté. C'est une illusion de croire que mes attentes ne dépendent que de ma volonté. Une illusion dangereuse.
J'accompagne des parents et je constate chaque jour combien cette illusion fait du mal.
Très souvent les parents que j'accompagne ont conscience que nous vivons dans une société structurellement injuste envers les enfants, qui sont traités souvent comme des « sous personnes ». Les parents que j'accompagne ont souvent conscience que nous sommes toutes et tous conditionnés, de façon générale, à trop attendre des enfants, par rapport à leurs capacités réelles. Nous voulons que les enfants de 3 ans se comportent comme s'ils en avaient 8, et que ceux de 14 se comportent comme s'ils en avaient 25. Alors les parents, conscients de ça, se disent : je dois modifier mes attentes ! Comme ça, je ne serais plus en colère quand mon enfant se comportera comme un enfant.
C'est logique. Et parfois, sur certains points, ça marche : le simple fait de réaliser que notre enfant ne peut pas nous calme et nous permet de lâcher prise.
Mais souvent cela ne marche pas. On ne peut pas modifier nos attentes et lâcher prise par une simple décision volontaire. On ne peut lâcher prise … que quand on peut lâcher prise. Je ferais bientôt une infographie sur le sujet d'ailleurs.
L'illusion qui consiste à croire qu'il suffit de le vouloir ou de « travailler sur soi » pour modifier leurs attentes et ne plus se sentir en colère contre leurs enfants amène les parents à se sentir coupables, honteux, impuissants, incapables, quand, fort logiquement, ils n'y arrivent pas à la force de la volonté. Et ces nouvelles émotions inconfortables supplémentaires ne les aident pas parce qu'elles les amènent à essayer encore plus fort de modifier leurs attentes, ce qui ne marchent pas mieux, les émotions désagréables augmentent alors, etc …
Alors oui, nous sommes responsables de nos émotions mais dans de nombreux cas, nous avons aussi besoin de l'aide des autres pour mieux les accueillir et pour changer.
Lorsque les autres partagent avec moi leurs émotions : je suis responsable de comment je les reçois et de ce que je réponds.
Lorsque nous ne savons pas comment gérer nos émotions difficiles, nous avons souvent le réflexe d'en parler aux autres, de partager avec eux ces émotions difficiles. On peut le faire de façon plus ou moins consciente, plus ou moins diplomatique aussi, mais souvent quand on est trop mal : on partage. Nous ne sommes pas un animal social pour rien.
C'est ce que Monsieur Y. a fait en écrivant « j'ai envie de chialer ». Il est même allé plus loin, il a indiqué ce qu'il pensait faire pour assumer son émotion : il a demandé que la discussion s'arrête là, probablement parce qu'il avait identifié son besoin de se recentrer sur lui et sur son émotion, pour mieux l'accueillir (et donc l'assumer).
Identifier son émotion, la partager (j'ai envie de chialer) et demander à être tranquille (svp on en reste là) c'est assumer la responsabilité de son émotion. Complètement.**
C'est pour ça que la réponse « Je ne suis pas responsable de vos émotions. » est tellement hors sujet à ce moment là et que s'appuyer sur tout ce que j'ai expliqué dans la première partie de l'article en version longue pour justifier cette réponse est fallacieux. Il ne suffit pas que quelque chose soit vraie, pour que ça devienne une réponse juste dans un échange. Sinon on pourrait répondre « La terre est ronde. » pour clôturer n'importe quel échange.
Lorsque quelqu'un nous partage une émotion et nous demande de le laisser tranquille, cette personne partage avec nous son humanité, et fait appel à la notre. Il nous demande de l'aide, explicitement ou non, pour accueillir une émotion difficile qu'il ne réussit pas complétement à gérer seul.
Nous sommes 100% responsable de la façon dont nous choisissons de répondre à ce partage. Répondre dans ce cas : « Je ne suis pas responsable de vos émotions. » c'est à peu près comme répondre « Je m'en fous. » en plus poli et plus condescendant.
Même si on ne veut pas assumer les émotions des autres, ce qui se comprend bien en particulier dans un contexte non personnel comme dans cet échange, on peut choisir de répondre autrement, et de façon plus humaine, par exemple en répondant :
Je vois que ça vous touche très fort. Restons donc en là, je ne voulais pas vous blesser mais échanger sur un point important pour moi. Bonne journée.
En disant cela, on prend 0% de la responsabilité des émotions de l'autre, on assume seulement notre part et on accepte la demande de l'autre de le laisser gérer ses émotions … lui même !
Allons encore un peu plus loin. Quand je réponds « Je ne suis pas responsable de vos émotions » : quelle est mon émotion à moi qui m'amène à dire ça ? On ne peut faire que des suppositions mais on peut penser à : la colère de ne pas avoir été entendue sur le fond et de voir l'autre refuser de poursuivre la discussion sur un sujet qui compte tellement fort pour nous, ou bien la culpabilité d'avoir provoqué de la douleur chez l'autre ou un peu des deux.
Est ce qu'alors, quand je réponds « Je ne suis pas responsable de vos émotions » j'assume mes propres émotions ?
Est ce que assumer mes émotions, être responsable de mes émotions tout en laissant à l'autre la responsabilité des siennes, ça ne serait pas plutôt répondre quelque chose qui assume mes émotions ? Quelque chose comme :
Je vois que vous êtes très touché par ma réaction à votre blague. De mon coté, je me sens en colère quand vous proposez que nous en restions là car ce sujet est très important pour moi et que j'aurais vraiment voulu que vous compreniez pourquoi j'ai réagi de cette façon.
Répondre « Je ne suis pas responsable de vos émotions » est une réponse facile, qui place celle qui la fait en position haute et qui coupe l'échange. Mais ce n'est pas une réponse qui assume sa part. Peut être que la personne n'est pas capable d'assumer ses propres émotions sur ce sujet et qu'elle aurait besoin d'aide également ? Ou bien c'est une posture haute pleinement assumée ? Je ne peux pas le savoir ne sachant pas de qui nous parlons et n'ayant donc pas pu échanger avec elle, mais c'est une question qui se pose.
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Les émotions des autres parlent aussi de leurs besoins, et lorsque mes actions ne répondent pas aux besoins des autres, j'en suis responsable.
Un peu comme si je siphonne le réservoir de la voiture de mon voisin et que je lui dis quand il remarque que le voyant « réserve » s'est allumé : je ne suis pas responsable de ton voyant, c'est ta voiture !
Je suis responsable de ce que je fais. Et je ne peux pas me laver les mains des conséquences de ce que je fais sur les autres en disant que c'est leur problème.
Cela ne signifie pas que je doives tout le temps agir pour les besoins des autres d'abord, et jamais pour mes propres besoins ou pour mes valeurs, ou pour faire avancer, y compris de façon militante et éventuellement bousculante, les choses qui me semblent essentielles pour une société meilleure.
Cela signifie par contre que je ne peux pas non plus faire comme si la fin justifiait tous les moyens.
Parce que ce n'est pas le cas. Surtout en éducation où les moyens font partie de la fin, de l'objectif.
Comment vouloir participer à une société avec des interactions plus humaines en ne commençant pas mes interactions avec les autres ?
Et si les postures binaires étaient trop limitées pour avancer ?
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Aujourd'hui certains courants de pensée diffusent des idées qui poussent à une sur-responsabilisation individuelle : tout dépend de toi et uniquement de toi : tes émotions, l'ambiance dans ta famille, mais aussi ton revenu, la réalisation de tes rêves, etc … Cette vision nie les aspects systémiques et sociaux des problèmes.
Bien sur que tout ne dépend pas de toi. La société ne donne pas les mêmes chances à tous au départ, en particulier nous avons tous des privilèges sociaux qui facilitent ou compliquent les choses. Monsieur Y. a par exemples les privilèges associés au fait qu'il est un homme, privilèges que je n'ai pas en tant que femme. Mais j'ai aussi des privilèges, par exemple celui d'être hétéro, privilège que Monsieur Y. n'a pas en tant qu'homo. Faire comme si tout était question de responsabilité personnelle est non seulement un leurre mais un piège, et probablement aussi une façon confortable pour celles et ceux qui ont de privilèges de se rassurer en se disant qu'ils les ont bien mérités.
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Pourtant la sur-responsabilisation de la collectivité n'est pas non plus tenable : tout attendre de la société, l'état, les autres n'est ni réaliste ni souhaitable car avoir été acteur dans l'amélioration des choses est une grande satisfaction qui répond à un besoin humain fondamental : celui de contribuer.
Nous avons tous besoin de pouvoir personnel sur notre vie et de contribuer pour les autres. Nous ne pouvons pas simplement attendre tout des autres et lorsque nous prenons la responsabilité de nos émotions et de notre vie, beaucoup de choses changent et pas seulement pour nous.
Comment trouver alors un équilibre entre nécessaire contestation sociale et responsabilité individuelle ? Comment trouver un équilibre entre responsabilité de nos émotions et de nos besoins et responsabilité sociale des uns envers les autres ?
Je vous propose d'apprendre à faire le tri, de façon réaliste et humaine. Les notions de responsabilité personnelle, responsabilité sociale et responsabilité de la relation proposée entre autre par Jesper Juul peuvent beaucoup vous y aider. Et vos émotions aussi.
Monsieur Y. probablement ressenti beaucoup de colère et lisant « Je ne suis pas responsable de vos émotions. ». Et cette colère est utile, elle signale qu'il y a un problème de non-respect. Pas besoin d'avoir étudié la question des responsabilités pendant 10 ans : la colère que l'on ressent face à ce genre de réponse lapidaire nous parle très bien du respect de chacun. Écoutons là, écoutons nos émotions, elles nous parlent. Et écoutons aussi celles des autres, elles nous parlent aussi.
* [J'avais l'intention de revenir sur ce problème de blague plus loin dans l'article et je ne l'ai pas fait car l'article était trop long. On m'a fait remarquer que du coup cette phrase ne renvoit à rien, du coup je rajoute cette note : je suis bien d'accord que le fait qu'on présente souvent les enfants comme des "choses mignonnes mais insupportables" même en riant est un problème et un symptôme du degré d'adultisme intégré de notre société. Je comprends que ce point là fasse réagir vivement. Je pourrais faire de même si je suis témoin d'une blague adultiste dans la "vraie vie". Je ne le ferais pas sur le net en général mais c'est un choix personnel lié au fait que je pense qu'il est souvent impossible, à cause du contexte, de le faire en associant le recadrage à toute l'empathie nécessaire, selon moi, à la possibilité de susciter un début de réaction constructive chez l'autre. Je comprends, que lorsqu'on a la sensation que l'empathie peut ressembler à de l'indulgence, qu'on choisisse une autre façon d'agir, façon d'agir qui a plus de chances de provoquer de la reactante chez les autres mais qu'on a bien sur le droit de choisir quand même.]
** [Précision apportée à postériori : il n'a pas dit "j'ai envie de chialer" mais "vous me donnez envie de chialer" ce que l'on pourrait comprendre comme une façon d'accuser l'autre de son émotion,on pourrait aussi le comprendre comme une maladresse classique de quelqu'un qui n'est pas formé à la question. Je n'ai pas détaillé ce point mon article étant assez long et cela ne changeant rien au fond.]
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